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À la suite des diagnostics de vulnérabilité effectués sur quatre fermes pilotes au sein du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et du PNR des Ballons des Vosges, ce stage avait pour but de continuer à recueillir les témoignages des éleveurs et éleveuses ovin et caprin du territoire du PNR des Vosges du Nord afin d’améliorer l’acceptabilité de l’espèce Lynx et mettre en place des mesures concrètes sur le territoire. Pour cela, des entretiens semi-directifs ont été réalisés à partir d’une grille de questions ouvertes permettant de laisser la parole aux personnes interrogées. Sur les 27 éleveurs contactés, 14 ont accepté de se prêter aux entretiens. Les exploitants ont répondu à des questions portant sur leur exploitation et leur conduite de troupeau, leur perception du Lynx, leurs freins et leviers à l’investissement pour les moyens de protection et enfin leurs idées afin de proposer un poste en lien avec l’élevage pour les appuyer dans la mise en œuvre des moyens de protection.

Un des objectifs de l’étude était de comprendre la perception du Lynx par les éleveurs. Le graphique ci-contre montre les éléments suivants : 4 éleveurs ont eu une crainte concernant le Lynx (soit l’animal en tant que tel soit des dégâts qu’il peut causer à leur troupeau) ; 3 éleveurs sont dans une position neutre et 4 sont dans une optique de coexistence avec le grand carnivore. La peur du Lynx peut être liée à une absence de connaissance de l’espèce. En effet, il a été recensé pendant les entretiens que la grande majorité des éleveurs rencontrés avaient de bonnes connaissances sur l’espèce mais aussi qu’un travail de partage des connaissances pourrait être accentué.

Si les agriculteurs connaissent les moyens de protection, il reste des freins à l’acquisition de ces mesures de protection. Les freins listés pour l’acquisition de moyens de protection (chien de protection, clôtures électriques ou berger) sont les suivants : un coût trop élevé, un temps d’entretien (surtout pour les clôtures) trop important et un ration bénéfice / risque faible. En effet, il y a très peu de victimes imputées au Lynx (sur le territoire du Parc, depuis 2011 seuls 3 constats où la responsabilité du Lynx n’était pas exclue ont été établis). Ces données concernent les moyens de protection en général mais une attention peut être portée sur le fait que pour la quasi-totalité des éleveurs, le chien de protection n’est pas un achat envisageable au risque de problèmes potentiels avec le voisinage (dérangements dû au bruit des aboiements, divagation, partage des milieux naturels avec les autres usagers, …). Ces problématiques de voisinage sont le premier frein listé pour l’achat d’un chien de protection.

Perspectives :
Une des pistes serait d’ouvrir, dans l’année 2024, un poste de médiation et d’appui pour les éleveurs.  Ses missions seraient d’accompagner plus concrètement les éleveurs pour leurs démarches sur la thématique des grands carnivores et des moyens de protection. Elles consisteraient à offrir un appui technique sur les demandes de subvention mais aussi sur la réalisation de diagnostics de vulnérabilité adaptés aux exploitations, offrir des conseils sur le matériel approprié pour chaque parcelle ou encore aider à la mise en place de mesures d’urgence à la suite d’une déprédation sur le cheptel. Cet emploi visant à améliorer l’acceptabilité de l’espèce Lynx par les acteurs du monde agricole, sera mis en place au sein du PNR des Vosges en 2024 puis au sein du PNR des Ballons des Vosges.

Alice Bertrand - Stagiaire pour le PRA Lynx Vosges et la co-existence avec l’élevage

Mai - 2024