Mangouste invasive : un défi de taille à relever en Guadeloupe
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Dans la Réserve de biosphère de l’archipel de Guadeloupe, des mesures sont mises en place pour lutter contre les dégâts provoqués par la petite mangouste. Importée par l’Homme à la fin du XIXe siècle, de nombreuses dégradations de la faune locale lui sont attribuées depuis son arrivée sur les îles : l’extinction du reptile Ameiva cinera, la quasi-disparition de deux couleuvres (Liophis juliae et Alsophis antillensis) et la raréfaction de nombreuses espèces d’oiseaux nichant au sol. Ici ne sont dépeints que les effets négatifs sur des espèces étudiées, mais il est évident que les dégâts se répartissent sur un bien plus grand nombre d’espèces.
Considérée comme l'une des espèces animales les plus envahissantes du globe, elle a colonisé plus de 60 îles à l’heure actuelle et des mentions récentes font état de populations continentales comme dans l’Est de l’Europe. Semblant loin de s’arrêter là, une étude du début de l’année 2020 a mis en relation les zones où la mangouste indienne peut se développer avec la hausse des températures due au réchauffement climatique. Le résultat est sans appel : l’invasion de la petite mangouste risque de progresser avec le temps. Particulièrement destructrice avec son régime alimentaire varié, les scientifiques lancent un signal d’alarme aux gouvernements pour lutter au plus vite contre cette menace trop souvent sous-estimée.
Malgré son implantation durable dans l’environnement guadeloupéen, des actions sont menées pour préserver la biodiversité dans les zones les plus sensibles. Ainsi, de 2001 à 2002 une série de piégeages ont mis en place sur l’îlet Fajou par l’INRAE (Institut National de la Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) et l’ONF (Office National des Forêts) : elle s’est révélée particulièrement efficace car l’intégralité de la population de mangoustes a disparu de l’îlet ! Cela a permis de stopper la destruction des nids, et accru la nidification des tortues, très liées à cet îlet pour leur reproduction.
L’effort se poursuit en 2018-2019 sur deux sites privilégiés pour les pontes de tortues à Port-Louis. Mené par l’ONF avec le support de la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), ce projet visait à protéger les sites privilégiés de ponte des tortues . Avec un taux de succès encore une fois élevé, ces opérations ont prouvé que la lutte était possible sur des sites de surface restreinte. Reste à savoir si l'ensemble de la population guadeloupéenne pourra être ciblée dans l’avenir.
- Pour en savoir plus : l'article complet sur le site du Parc national de la Guadeloupe