Tribune à... Laurent Stéfanini
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La tribune à Laurent Stéfanini, ambassadeur et représentant permanent de la France auprès de l'UNESCO
Il y a à peine deux mois, se tenait au siège de l’Unesco la 7ème réunion plénière de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémique, l’IPBES. En tant que pays d’accueil de cette manifestation, la France considère qu’il appartient maintenant à l’UNESCO de tirer les conséquences de l’importance cruciale des messages qui ont été adressés au monde entier à cette occasion.
Sans être prescriptif, le rapport de l’IPBES met en avant - de manière précise - les actions possibles vers un changement transformatif indispensable : « en matière de gouvernance sur la biodiversité, pour assurer la cohérence et l’efficacité des politiques; par des approches inclusives à travers l’engagement des parties prenantes, les peuples autochtones et les communautés locales, afin d’assurer l’équité, la participation et les contributions de la nature à l’homme ; en matière de production et de consommation alimentaire durable; d’intégration de bonnes pratiques pour des forêts durables ; de conservation, gestion effective et usage soutenable des paysages terrestres, des mers et des océans, des écosystèmes d’eaux douces; en matière de développement de villes durables qui répondent aux besoins tout en préservant la nature, en restaurant la biodiversité, en maintenant et en améliorant les services écosystémiques; enfin en matière de promotion d’énergie, de projets d’infrastructures et de productions durables et de l’amélioration de la durabilité des systèmes économiques et financiers ».
Depuis bientôt un demi-siècle, le programme MAB de l’UNESCO explore toutes ces voies, pour le seul bien de l’humanité, dans le respect de la biosphère à l’échelle des territoires et des Réserves de biosphère, tels que définis par l’IPBES. Sans doute faut-il le rappeler plus fortement encore et il est indispensable que l’UNESCO communique davantage là-dessus.
Aujourd’hui, le rapport de l’IPBES et surtout la situation qu’il décrit de l’état de santé de la planète, met le programme MAB devant de nouvelles responsabilités. Il faut passer à la vitesse supérieure. Le temps nous est compté. Par le programme MAB - et grâce notamment au « label des Réserves de biosphère », qui est un instrument unique sur le plan international -, l’UNESCO a été pionnière et doit devenir désormais chef de file dans le système des Nations Unies, en matière de lutte pour la protection de la biodiversité. C’est un rôle fédérateur majeur qui incombe maintenant à l’UNESCO dans ce domaine : il faut répondre aux défis d’une vie terrestre qui est en danger, qui doit être « en harmonie avec la nature » et être en mesure, par là même, d’atteindre les objectifs de développement durable.
Le Plan d’action de Lima nous guide dans cette voie. L’aboutissement de la stratégie de sortie en 2020 et l’engagement dans la foulée d’un processus d’excellence pour l’amélioration de la qualité du réseau mondial des Réserves de biosphère, sont des éléments importants qui leur permettront de devenir des modèles concrets de développement durable.
Il faut savoir que le monde entier nous demande d’agir. Il est impératif que nous soyons en mesure de relever ce défi. Nous devons mettre toute notre énergie au bénéfice du réseau mondial des Réserves de biosphère de l’UNESCO, pour le bien commun de la communauté internationale tout entière, afin de transmettre une planète Terre viable aux générations futures !