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Tribune à Marie Hascoët, chargée de projet Patrimoine culturel et médiation - Parc marin d'Iroise / Réserve de biopshère des îles et de la mer d'Iroise

Depuis l'espace, notre planète brille du bleu des océans. 
Chez les nuu-chah-nulth, première nation de l'île de Vancouver dans la réserve de biosphère de Clayoquot Sound, l'unité est dans le tout et le tout est dans l'unité. Cette interdépendance, cette inclusion, implique le respect de toute forme vivante. Le chef est responsable de la mer, de la terre et de l'ensemble des êtres de son territoire. Considérant que chacun a une âme, il doit en assurer la transmission aux générations futures. 
Les océans sont nos poumons et l'eau qui coule dans nos veines. Ils sont notre cœur qui bat, notre chair, le sel dans nos yeux, notre grand éventail. 

Regardons aujourd'hui dans ce miroir de nous-mêmes. Que voyons-nous : du plastique qui s'amoncelle en un septième continent, des métaux lourds et pesticides qui modifient les communautés planctoniques et intoxiquent les mammifères marins, des espèces qui disparaissent et d'autres qui profitent de la surpêche et du réchauffement des eaux... Sommes-nous à ce point devenus Narcisse que nous pouvons nous trouver beaux dans ces océans qui se désolent ? Perdus dans des sociétés qui exploitent les biens communs de la nature pour assurer la surproduction de consommables à l'obsolescence programmée, nous avons oublié le caractère sacré du vivant. 

En juin dernier, à Nice, se sont réunis plus d'une soixantaine de chefs d'Etat à l'occasion de la 3ème conférence des Nations-Unies sur l'océan. L'UNESCO y était représentée car, avec ses 253 Réserves de biosphère insulaires et côtières réparties dans 82 pays, elle a un rôle essentiel dans la préservation des océans et des peuples qui en dépendent. Les Réserves de biosphère sont des territoires qui, en permettant la transmission des savoirs et savoirs-faire locaux en lien avec la nature, portent des solutions d'avenir, à une petite échelle, fondés sur des modèles économiques, sociaux et culturels durables et respectueux. 

Le devenir des océans, notre devenir, dépendra, je le crois, de notre inspiration à admirer à nouveau l'âme du monde.

Juillet - 2025