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Une trentaine de jeunes originaires ou vivant dans les Cévennes et d’autres Réserves de biosphère de l’arc méditerranéen français se sont réunis durant deux jours à Cendras pour imaginer la vie dans les Cévennes dans les 50 ans à venir.

« Je pense qu’il est important de prévoir l’avenir et de cibler les problèmes que nous pouvons facilement résoudre », résume Gaëtan, 29 ans et résidant à Mialet. Avec lui, près d’une trentaine de jeunes de 15 à 35 ans, venant des Réserves de biosphère du Sud de la France se sont réunis les 21 et 22 août à Biosphera, la maison de la Réserve de biosphère des Cévennes à Cendras, à l’occasion d’un forum des jeunes.

Le Parc national des Cévennes bénéficie de la désignation de Réserve de biosphère de l’UNESCO depuis 1985. A l’occasion de son cinquantième anniversaire, les jeunes des Réserves de biosphère ont été sollicités par le Syndicat des hautes vallées Cévenoles, les associations MAB France (programme Man and Biosphere de l’Unesco) et Co’MAB ainsi que le Parc national des Cévennes pour imaginer l’avenir du territoire à l’horizon 2070. Des ateliers ont été organisés pour guider leur réflexion. « Nous sommes des facilitateurs afin que les jeunes puissent prendre la parole et se sentir légitimes pour s’exprimer sur l’avenir du territoire. Les ateliers ont été cadrés pour la réflexion mais il faut laisser place à la créativité et à l’imagination. Les jeunes sont peut-être plus optimistes pour l’avenir ! », explique Alice Roth, chargée de mission pour le MAB France.

Une fresque de l’avenir

Cinq thèmes leur ont été proposés : Agriculture et alimentation - Loisirs et tourisme - Biodiversité et Paysages - Patrimoine local et architecture – Mobilité et communication. « Par le biais de photos, les jeunes ont donné leur vision du territoire, ce qu’ils souhaitaient y voir et ne pas voir. Un world café a permis de travailler sur l’état des lieux des différentes thématiques, les menaces qui pèsent sur le territoire et les actions à mettre en œuvre pour y répondre », résume Olivier Courbon, membre de Co’MAB. Beaucoup de propositions et d’idées ont émergé lors de ces ateliers, parmi elles :

  • Le besoin d'amplifier la formation, la sensibilisation et l'éducation des visiteurs locaux ou plus éloignés qui viennent en milieu naturel
  • La nécessité de libérer du foncier pour favoriser l'installation de petites exploitations agricoles biologiques sur des terrains privés et à l'abandon
  • Le besoin d'augmenter nos connaissances du fonctionnement des milieux naturels pour éclairer les choix des gestionnaires ou utilisateurs de ces milieux.
  • La nécessité d’augmenter l'autonomie du territoire : production agricole, production d'énergies renouvelables, économie endogène
  • L’envie de cultiver l'esprit de résistance et de liberté de ce territoire : conserver la possibilité de se déconnecter (réticences face à la 5G), résister aux lobbys agro-industriels, etc.

 

 

Aidés par Fanny Didou, facilitatrice graphique, les jeunes ont réalisé une grande fresque qui illustre leurs craintes et leurs souhaits pour les Cévennes de demain. « Cette fresque donne une vision positive du territoire et une vision un peu plus négative, ce que l’on voudrait éviter pour le territoire. Entre les deux, un pont proposera des actions à mettre en œuvre pour arriver à la vision positive », précise Alice Roth. Cette fresque qui a été dévoilée lors d’une restitution publique, en présence d’élus et de représentants du Parc à la fin du week-end, sera présentée au grand public par les jeunes le samedi 26 septembre à l’ancien tribunal de Florac, à l’occasion de la fête d’anniversaire du Parc national. 

Ce forum était pour beaucoup de ces jeunes une première, les échanges très nombreux leur ont permis de se construire une culture commune et d’enrichir leurs connaissances, il reste à présent à inventer la suite pour ce collectif naissant.

 

Cet événement a bénéficié du soutien technique et financier du Syndicat des Hautes Vallées Cévenoles, de l'Office Français pour la Biodiversité, du MAB France, du Parc national des Cévennes et de l'association Co'MAB.


Août - 2020