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Décidé par onze états de l’Union Africaine en 2007, le programme Grande Muraille Verte (GMV) aspire, bien au-delà de la simple plantation d’arbres, à lutter contre la désertification, à faire de la restauration écologique et à améliorer les conditions de vie, les modes de gestion des ressources naturelles et les systèmes de production des populations locales.

Au Sénégal, l’Observatoire Hommes-Milieux International Tessékéré (OHMi Téssekéré) mène de nombreuses études sur les conséquences sociales et environnementales de la mise en place de la GMV. En février 2016, au commencement d’une nouvelle étude baptisée « Future Sahel », une mission exploratoire a été conduite par un groupe de chercheurs pluridisciplinaire. Ces derniers ont traversé le Sénégal d’ouest en est sur 545 km, en suivant le tracé de la GMV pour comprendre « intimement les systèmes socio-écologiques des zones de la GMV » comme l’explique Déborah Goffner, coordinatrice de ce projet. En effet, une compréhension juste des socio-écosystèmes de la GMV sénégalaise est un pré-requis indispensable pour que puissent être prises des décisions de gestion des ressources naturelles et de développement les plus adaptées possibles aux différents contextes rencontrés.

Ce voyage a conduit à l’identification d’un lieu pour créer une nouvelle parcelle expérimentale, le bourg de Ranérou. Une plantation d’une dizaine d’espèces indigènes a été réalisée pour suivre la régénération naturelle et l’impact du reboisement sur le climat. Cette parcelle se situe en plein cœur de la Réserve de biosphère du Ferlo. Mais est-ce un hasard ? Sur ce territoire, les chercheurs ont trouvé des interlocuteurs réceptifs à leur démarche de recherche engagée et un soutien motivé des acteurs locaux de la gouvernance. En effet, une des originalités du projet réside dans le choix de co-construire et co-produire des connaissances avec les acteurs du territoire. Pour ce projet la participation des populations est essentielle. La deuxième originalité du projet est de participer à la première étude pilote de Wayfinder, un guide pratique de résilience développé au sein du programme GRAID[1]. A travers des processus participatifs itératifs, Wayfinder vise à accompagner concrètement l’amélioration de la résilience des systèmes socio-écologiques. Le développement de ce guide dans la Réserve de biosphère profitera certainement au déploiement des objectifs de celle-ci, illustrant magnifiquement l’aide que la recherche peut apporter à la gestion d’un territoire.

Plus d’informations dans le document à télécharger

[1] Guidance for Resilience in the Anthropocene: Investments for Development

 

Avril - 2018