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COLLAB 2


Les sciences de la durabilité se présentent comme pouvant aider les sociétés humaines à s'adapter aux défis environnementaux. Elles s’ancrent donc dans l’action. Ceci implique que les chercheurs nouent des collaborations entre disciplines pour étudier des objets complexes (socio écosystèmes, territoires…) et avec des acteurs non académiques de la société (collaboration transdisciplinaire). 

Le projet COLLAB2 cherche à offrir une vision à la fois large et approfondie de ces collaborations dans trois dispositifs considérés comme propices à la collaboration en sciences de la durabilité : les Réserves de biosphère et deux dispositifs créés à l’initiative d’organismes de recherche, les Observatoires Hommes-Milieux et les Zones Ateliers du CNRS. Le projet COLLAB2 souhaite aider les chercheurs et leurs partenaires à mieux comprendre les facteurs, les modalités, les trajectoires et potentiels de transformation de ces collaborations, et à identifier et surmonter leurs difficultés inhérentes. De façon originale, ce projet est composée de 18 membres, dont un noyau de 11 chercheurs ayant des formations disciplinaires différentes (sociologie, géographie, écologie, biologie), des positions professionnelles variées (Universités, CNRS, INRAE), et à différents stades de leur carrière. Sept acteurs-clés des dispositifs étudiés ont été étroitement associés, dont la directrice du MAB France. Ils participent aux réunions du projet, aident à concevoir des méthodologies et à discuter des orientations et des résultats du projet au fur et à mesure qu'ils sont disponibles. 

 Ce projet financé par l’ANR 2019-2024 utilise les approches de la sociologie de l'environnement, de la sociologie des sciences et de la sociologie politique.
Coordinatrice : Isabelle Arpin (INRAE).

Identifier les activités scientifiques dans les Réserves de biosphère françaises : 

Premiers retours de Collab2

Une présentation de l'état d'avancement du projet COLLAB2 a été réalisée le 18 mars 2021, au cours d'un Rendez-vous du MAB: 
RDV #4: Identifier les activités scientifiques dans les Réserves de biosphère françaises :
En savoir plus :  Le résumé - La présentation 

Contacts : Christine Hervé et Théo Jacob

Publications associées 

Identifier les activités scientifiques dans les Réserves de biosphère : une chasse au trésor ?

Dans un article intitulé « Identifier les activités scientifiques dans les Réserves de biosphère françaises : une chasse au trésor ? » publié dans Nature Sciences Sociétés, la place de la science à l’Unesco, l’originalité de sa conceptualisation au sein du MAB et ses conditions structurelles de mise en œuvre en France sont questionnées. Cet article relate l’expérimentation et discute, chemin faisant, différentes méthodes permettant d’identifier les activités scientifiques au sein des réserves de biosphère françaises afin de proposer in fine une approche méthodologique rendant compte de la diversité des activités scientifiques. Enrichies par les analyses d’entretiens réalisés en 2020 avec les coordinateurs des réserves de biosphère, les présidents de leurs conseils scientifiques et des chercheurs soutenant le programme MAB, il documente les relations qu'ils entretiennent avec les réserves de biosphère. 

Contacts : Christine Hervé et Théo Jacob

Cartographie des collaborations scientifiques dans les Réserves de biosphère : de la nécessité de méthodes hybrides

Un stage de master 2 a produit trois bases de données dont les analyses montrent que la seule entrée par les bases bibliographiques, qui font souvent référence pour évaluer l’activité scientifique, est insuffisante pour rendre compte de la complexité des relations chercheurs académiques et non-académiques dans les réserves de biosphère. Ainsi, il apparait nécessaire d’allier à ces corpus traditionnels, l’enquête par entretien compréhensif et l’analyse de projets réalisés sur les territoires. L’enquête fait apparaitre une hétérogénéité d’acteurs et de structures engagées dans le processus de production de connaissance aux côtés des scientifiques. L’analyse basée sur les seuls noms d’auteurs ne reflètent pas la diversité des acteurs impliqués. Ainsi, le déplacement depuis des documents rapportant la production des données vers des documents mobilisant ces données et des auteurs des documents vers les acteurs des projets territoriaux, fait apparaitre de « nouveaux » rôles scientifiques, moins cantonnés à la description des phénomènes et plus engagés dans l’action. Ces données révèlent une recherche encore marginale de plus en plus immergée dans l’action publique, qui accentue les porosités entre acteurs dans le processus de production et de mobilisation de connaissances et qui souligne la difficulté de discerner ce qui relève encore exclusivement de l’activité scientifique.

En savoir plus : ici et

Contacts : Christine Hervé

Des projets de territoire impliquant des chercheurs : genèse du programme « éco-acteur »

Cet article examine la façon dont un groupe de chercheurs français proche du MAB France a importé les idées d'Elinor Ostrom, jusqu'à inspirer la naissance d'un programme de gestion dans les réserves de biosphère françaises nommé « éco-acteurs ». D’une part, ce projet est une parfaite illustration du rôle dilué et labile des chercheurs dans des projets de territoire impliquant des chercheurs. D’autre part, promoteurs d'une philosophie participative visant à dépasser le dilemme État-marché, ces chercheurs ont proposé un modèle de gestion fondé sur l'engagement volontaire des communautés locales. L’article analyse les opérations de traduction entre la phase d'exploration par les chercheurs et celle d'opérationnalisation par les gestionnaires, ainsi que les dynamiques de "co-production" entre science et politique. Cet article démontre, en autre, que cette recherche transdisciplinaire en environnement promeut et promet de nouvelles formes de gouvernement qui, tout en cherchant des voies alternatives, s'insèrent dans un ordre néolibéral. À l'heure du "faire mieux avec moins", ces scientifiques ont défendu un type de gouvernement rendu théoriquement efficace et peu coûteux par les mécanismes de "contrôle social." Le programme "éco-acteurs" offre ainsi l'opportunité de confronter les principes théoriques d'Ostrom aux réalités de leur mise en œuvre locale, dans un contexte marqué par un manque généralisé de financements publics. 

Contacts : Christine Hervé et Théo Jacob