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Biosphère: quésaco?

La biosphère est l’enveloppe vivante de la planète Terre. Cette couche mince, d’une vingtaine de  kilomètres environ, représente l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, sous terre, dans l’eau, terrestres, aériens… 
La biosphère, c’est le tissu vivant de notre planète !

L’Homme et la biosphère ?

Les êtres humains font partie de la biosphère, au même titre que toutes les autres espèces vivantes, avec lesquelles ils sont en interactions permanentes : pour se nourrir, se loger, se chauffer, se déplacer, se divertir et même digérer grâce au microbiote, ces  communautés de micro-organismes qui vivent dans notre intestin. Le programme MAB s’intéresse à ces interdépendances et recherche des voies pour que nos infinies relations avec le reste du vivant soient durables et résilientes.

Les femmes ont-elles leur place au sein du MAB ?

Le nom du programme est attribué à Barton Worthington, alors directeur scientifique du Programme biologique international (PBI). On avait le sentiment qu’un tel nom donnerait le même poids aux êtres humains et à la biosphère dans laquelle ils vivent. Le nouveau programme s’efforcerait ainsi de par son nom même de combler une des lacunes ressenties du PBI dans la mesure où les dimensions humaines de la productivité biologique étaient largement limitées à une des huit sections de ce programme, celle concernant la capacité d’adaptation des êtres humains (Worthington, 1975). Worthington a également fait observer que le sigle qui en résulterait (MAB) serait symboliquement bien choisi car il rappellerait la sage-femme des fées, dans Roméo et Juliette de Shakespeare, qui rend nuitamment visite aux hommes endormis pour les délivrer de leurs songes (Worthington, 1983). Il a été fait expressément mention du nom « L’homme et la biosphère (MAB) » dans les projets de résolution soumis à la Conférence générale de l’UNESCO à sa 16e session, en octobre-novembre 1970, au cours de laquelle elle a approuvé officiellement le lancement du programme. Le « MAB » a été ultérieurement retenu comme unique acronyme internationalement admis du programme, alors qu’il aurait dû être différent dans d’autres langues. Ce sigle a été adopté assez rapidement comme un moyen pratique et assez euphonique de se référer au programme. Avec le recul, ce choix pourrait bien n’avoir pas été si heureux, pour deux raisons au moins. Tout d’abord, « L’homme et la biosphère » donne l’idée d’un homme juxtaposé à tous les autres éléments qui composent la fine couche de vie enveloppant la planète et non en faisant lui-même partie intégrante. Il aurait pu, en fin de compte, être plus judicieux de parler de « L’homme dans la biosphère ». Il est certain que l’approche préconisée dès le début dans le cadre du programme a consisté à envisager l’homme dans le contexte de son environnement global plutôt que comme un être à part. Cela explique le titre (« L’homme dans les écosystèmes ») d’un numéro spécial de la Revue internationale des sciences sociales (vol. 34, n° 3, 1982), produit pour marquer le dixième anniversaire du programme. Par ailleurs, l’utilisation du mot « homme » pour désigner à la fois les hommes et les femmes a suscité une réaction très négative, du moins dans certains milieux. Comme l’a fait observer Duncan Poore1 , on peut faire valoir que les termes « homme » (homo en latin)2 et « humanité », consacrés par l’usage pour désigner l’espèce humaine, n’ont aucune connotation sexiste intentionnelle (Poore, 2000). 

1 Duncan Poore est un spécialiste des lettres classiques devenu scientifique dont l’influence s’est fait sentir dans les années 1970, au stade de l’élaboration du MAB, lorsqu’il était l’un des principaux conseillers scientifiques de la délégation britannique durant les premières sessions du Conseil du MAB

 2 l'homme, de sexe masculin, se dit vir en latin

Nos remerciements à Malcolm Hadley pour ces informations "Le nom du programme "L'homme et la biosphère" , pages 296-297, 'Soixante ans de science à l'UNESCO, 1945-2005' (UNESCO 2009). 

A quoi servent les Réserves de biosphère?

Elle sont là pour ouvrir la voie à un avenir positif en établissant aujourd’hui une connexion entre les humains et la nature. Les modes de vie de leurs populations cherchent un équilibre avec la nature en vue de construire un avenir souhaitable. Le but des réserves de biosphère est avant tout de renforcer les liens : entre les êtres humains, entre les êtres humains et la nature, entre le savoir et l’action, tout le temps, partout. Si ces liens s’interrompent, la qualité de la vie collective est en péril. S'ils restent solides, il est alors possible de bâtir un avenir qui inspire confiance.

Les Réserve de biosphère en bref

 

 

 

 

 

 

 

 

Les réserves de biosphère sont-elles propices au développement durable ? 

 

 

MABilisé?

Qu’est-ce qu’être « MABilisé » ?

Ce jeu de mot vous invite à vous mobiliser dans le sens proposé par le MAB. La mobilisation est le fait » d’être mis en mouvement en vue d’une action concertée » ; ou celui de « faire appel à toutes les forces pour faire face à une situation difficile ». Le MAB vous invite donc à vous mobiliser, à vous engager à rechercher des modes de vie plus durables, des formes d’utilisation de nos ressources qui ne leur nuisent pas à terme. Il s’agit que les activités humaines alimentent beaucoup moins qu’aujourd’hui la crise climatique et la perte mondiale de biodiversité (destruction et fragmentation des écosystèmes, disparition d’espèces, banalisation des paysages) auxquelles s’ajoute la perte de diversité culturelle, comme par exemple la perte de savoirs locaux, autochtones… Les Réserves de biosphère du monde ont déjà beaucoup d’expériences en la matière, qui ne demandent qu’à être diffusées, reproduites, adaptées à de nouveaux contextes. Comme le montrait le film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent, cherchons des voies positives, Mabilisons nous !

 

La Réserve de biosphère est-elle un label de l’Unesco ?

La désignation d’une Réserve de biosphère par l‘UNESCO est un label… et bien davantage. Elle implique une proposition de qualité, qui remplit des critères internationalement acceptés : dans ce sens, il s’agit donc bien d’un label accordé à un site.
Mais elle implique aussi la mise en place d’un projet de développement durable concerté localement, des objectifs affichés et des indicateurs pour mesurer les résultats obtenus.
Celui-ci s’inscrit dans la vision de la Stratégie de Séville  et applique des principes de gestion (zonage, complémentarité de trois fonctions de conservation, développement et appui par la recherche et l’éducation, implication des communautés locales) reconnus dans ce cadre: il s’agit de viser l’excellence dans l’application de ces principes et de s’engager résolument dans la voie du développement durable.
La désignation d’une Réserve de biosphère vient également consacrer son appartenance au réseau mondial de Réserves de biosphère, et par voie de conséquence, son rôle dans l’un des réseaux régionaux. Cette appartenance engendre des avantages, comme bénéficier de l’expérience des autres, disposer d’un réseau de partenaires mobilisables selon les besoins, échanger des points de vue sur des problèmes de gestion, et des obligations, celles de participer aux échanges et aux actions communes.

Faut-il avoir peur du mot « réserve » pour les Réserves de biosphère ?

Le mot « réserve » n’implique pas ici d’exclusion ou d’interdictions spécifiques (rien à voir avec la notion de « réserve d’indiens »). Au contraire, il exprime la volonté de réserver pour l’avenir les qualités d'une région (comme on met en réserve un bon vin pour le boire ultérieurement, ou encore les fruits du jardin en été pour les manger l'hiver). Ceci implique la mise en place d’un projet concerté, visant à construire un futur durable.

Quelle différence entre Réserve de biosphère et site du Patrimoine mondial ?

L’inscription sur la liste du Patrimoine mondial consacre la valeur universelle et exceptionnelle d’un site. La désignation d’une réserve de biosphère est un processus dynamique qui implique un projet de développement durable pour la région, construit et soutenus par les parties prenantes locales, appliquant des principes de gestion reconnus mondialement et décrits dans la Stratégie de Séville publiée par l’Unesco en 1995. La désignation d’une Réserve de biosphère vient également consacrer son appartenance à un réseau mondial d’échanges et de coopération entre sites désignés suivant des principes communs.
Plus d'information: A quick reference guide (en anglais)

Pourquoi parle t’on souvent de résilience dans les Réserves de biosphère ?

Les Réserves de biosphère sont des systèmes socio-écologiques : les humains et la biodiversité sont en interactions permanentes. La gestion durable consiste à éviter que les changements qui s’opèrent (pour diverses raisons : sociales, économiques, écologiques, climatiques…) aboutissent à une perte de biodiversité et des services apportés par les écosystèmes, et à un moindre bien-être des humains. Pour cela, la gestion doit s’intéresser à la résilience du système, c’est à dire son aptitude à changer dans les limites de ses propres capacités pour s’adapter aux changements. Pour un écosystème forestier, c’est pouvoir faire face aux ouragans, aux feux, à la pollution,  pour une société, c’est survivre aux incertitudes politiques. Renforcer la résilience des Réserves de biosphère est urgent, pour qu’elles puissent faire face aux changements climatiques, à la mondialisation de l’économie et autres impacts environnementaux… Le Centre de Résilience de Stockholm mènent des recherches sur ces questions.

A quoi sert le comité MAB France ?

Le MAB France coordonne et anime le réseau des 14 Réserves de biosphère françaises, aide à la mise en place de nouveaux sites et assure la liaison et la coopération avec le réseau international.