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Pour être désigné Réserve de biosphère, un territoire doit répondre aux critères du Cadre statutaire du réseau mondial de Réserves de biosphère et aux fonctions décrites dans la Stratégie de Séville (UNESCO, 1996). La candidature est un processus au cours duquel le MAB France accompagne les porteurs de projet, puis transmet le dossier officiellement via la délégation de la France auprès de l'UNESCO.

La Stratégie de Séville et le Cadre statutaire du réseau mondial ici

Les Directives techniques sur les Réserves de biosphère peuvent être téléchargées ici . Produites par le Secrétariat du programme MAB, le recueil des directives techniques est le fruit d'un travail collectif des experts du réseau mondial, elles explicitent les textes statutaires et proposent de nombreux exemples.

 

 

En amont de la candidature

Des organisations locales diverses sont à l'origine de candidatures : parcs ou organismes de gestion déjà existants à la recherche d'une reconnaissance internationale, associations souhaitant structurer des projets territoriaux de développement durable et de valorisation de la biodiversité… Un examen préalable du projet par le MAB France et un engagement formel des autorités locales (délibération) sont nécessaires pour qu'un site soit considéré comme candidat.
Le MAB facilite ensuite la prise de contact avec d’autres Réserves de biosphère, incite à organiser des voyages d’étude, reste à l'écoute des porteurs de projets. Il peut intervenir lors de réunions d’informations des acteurs locaux et apporter un appui en matière de démarches participatives.
Les réserves candidates sont alors associées aux travaux du réseau et invitées à participer aux rencontres et groupes de travail qu’il organise.
Le délai entre les premiers contacts et le dépôt de la candidature à l'UNESCO est très variable : cela peut prendre de 2 à 10 ans

 

Les différentes étapes

     

 En quelques mots
  Un résumé en 3 images à télécharger

 

 

 

La création d’une Réserve de biosphère nécessite de réaliser un diagnostic collectif sur les enjeux et problèmes de la région concernée. C’est un moment important d’échanges entre acteurs, d’apprentissage et de rapprochement des points de vue sur le fonctionnement et le devenir du territoire.
 Plusieurs étapes clés, animées par le porteur du projet, sont nécessaires pour rechercher des points d’accord et de mobilisation des acteurs.

  • Informer sur le projet

Une information large et aussi accessible que possible doit être apportée aux habitants et aux acteurs socio-économiques du territoire concerné. La presse, un site Internet dédié et d'autres moyens de communication (radio, télévision, brochures…) permettent de présenter les Réserves de biosphère et le projet en question.
Il est également nécessaire d'organiser :

  • Des réunions publiques d’échanges et d’information sur le MAB et le réseau mondial des Réserves de biosphère dans les communes de la zone pressentie. 
  • Des réunions plus informelles, par exemple chez des habitants volontaires, pour discuter du projet de Réserve de biosphère dans un cadre plus libre et convivial.
  • Des réunions avec des acteurs spécifiques (élus, gestionnaires, socioprofessionnels, chercheurs) ou qui en feraient la demande.

Le site internet dédié au projet permet la diffusion d'informations et la mise à disposition rapide des comptes rendus de réunions, dossiers, échanges à propos du projet. Il peut comporter une partie collaborative.

  • Animer la participation locale et co-construire le projet

Des démarches participatives sont à mettre en œuvre pour élaborer un projet collectif et mobiliser les acteurs locaux. Le MAB France peut conseiller et contribuer à l'animation des ateliers de co-construction combinant la mise en œuvre de plusieurs outils, en fonction des objectifs et des spécificités locales. Ils réunissent des acteurs socioéconomiques, élus, associatifs, représentants de l'administration, et autres gestionnaires du territoire concerné.
Il est utile de mettre en place une démarche pour caractériser collectivement l’identité du territoire, identifier ensemble ses tendances d’évolution, clarifier et partager ses enjeux et actions à entreprendre.  La méthode "Town Hall meeting" permet de réunir de nombreux acteurs du territoire. 

 

Parmi les outils et démarches participatives de diagnostic territorial, la méthode ARDI (Acteurs - Ressources - Dynamiques - Interactions) a été utilisée dans plusieurs processus de révisions et de création de Réserves de biosphère. Elle consiste à co-construire avec les acteurs concernés une représentation partagée du territoire en identifiant successivement les acteurs et leurs entités de gestion, les principales ressources du territoire, et les principales dynamiques écologiques et sociales en jeu, en abordant successivement quatre questions :

  • Quels acteurs pourraient jouer un rôle décisif dans la gestion de la Réserve de biosphère ?
  • Quelles sont les principales ressources du territoire de la Réserve de biosphère et les informations essentielles à savoir pour en garantir une utilisation durable ?
  • Quelles sont les principales dynamiques en jeu ?
  • Comment chaque acteur utilise les ressources qu’il convoite et modifie ces dynamiques?

Cette approche débouche sur la production d’un schéma de la Réserve de biosphère, établi par et pour les acteurs locaux.
Guide méthodologique ARDI

Voir aussi "Comment organise-t-on la participation locale pour une gestion concertée des territoires"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Evaluer l'état des connaissances

Un état des connaissances sur les activités humaines, les processus sociaux, économiques et écologiques qui prennent place dans ou autour de la Réserve de biosphère est nécessaire. Il permet d’identifier les lacunes, de mobiliser des chercheurs, d’organiser la collecte et l’analyse des données, et de structurer des programmes éducatifs.
Un atelier collectif d'une journée est proposé pour l'évaluation du niveau de connaissance – scientifique, technique et empirique – sur les principales activités menées dans la Réserve de biosphère.
A partir de la liste des activités menées sur le territoire, les participants vont évaluer quelle partie du territoire est concernée par chaque activité. Quand elle est diffuse, on se contente de donner le pourcentage de la surface concernée et le nombre d’acteurs impliqués ; quand l’activité est ponctuelle, elle est localisée sur une carte.
Chaque groupe évalue l’impact écologique, économique, social et culturel de chacune des activités, et le niveau de connaissance scientifique, technique ou empirique connu. Ces impacts sont évalués de façon qualitative mais l’évaluation doit intégrer le sens de l’effet (positif, neutre, négatif), son intensité (fort, moyen, faible) et sa tendance (augmente, diminue, stable).
Les avis sont regroupés dans un tableau, la comparaison des tableaux est un exercice très enrichissant car il permet soit de mettre en évidence des visions partielles ou complémentaires du territoire, soit de détecter des divergences de vue.
Si la colonne relative au niveau de connaissances fait apparaître d’énormes lacunes, ou si le collectif a clairement identifié un manque de connaissances inacceptable sur une activité importante, un dernier exercice peut consister à repérer comment cette activité a été explicitée sur le diagramme d’interactions produit lors des ateliers ARDI, et à imaginer les recherches à mener pour lever une partie de l’incertitude sur cette activité.

  • Spatialiser les enjeux pour l’action : le zonage

L'élaboration ou la révision d'un projet de Réserve de biosphère conduit à proposer un zonage du territoire répondant aux critères du cadre statutaire de l'UNESCO. L'atelier permet de déterminer les zones prioritaires d'intervention et de les localiser sur une carte, en s'appuyant sur le modèle des Réserves de biosphère.
Une première étape consiste, sur une carte muette et dans un périmètre relativement flou, à repérer les zones prioritaires d’intervention en termes de conservation comme de développement avec une carte différente pour chacun des enjeux identifiés. Ensuite, une carte synthétique est produite sur laquelle figurent les zones prioritairement dédiées à la conservation et bénéficiant d'un statut de protection règlementaire (zones centrales), les zones associant conservation et développement dans le cadre d'une démarche de progrès volontaire et contractuelle (zone tampon), et les zones où l'accent sera mis sur l'éducation et la sensibilisation (zone de coopération).

  • La gouvernance

Une fois le cadre social et institutionnel pris en compte, il s’agit de préciser les modalités de gouvernance de la Réserve de biosphère. Elle comprend un comité de gestion qui implique les parties prenantes du territoire. Il peut être celui de la structure support de la Réserve de biosphère (Parc national ou naturel régional…). Celle-ci est chargée de l'animation du projet de la Réserve et en assure la coordination. Dans certains cas, plusieurs organismes co-animent la Réserve. Un comité scientifique pluridisciplinaire est établie

Voir : "En quoi consiste le travail d'un gestionnaire de Réserve de biosphère"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Rédiger et soumettre le dossier

Le dossier de candidature (ou d'examen périodique) doit être validé par les principaux acteurs du territoire et formellement approuvé par les autorités et les élus locaux pour pouvoir être transmis à l'Unesco.
Le MAB France a mis en place une procédure pour s'assurer que le dossier remplit les critères statutaires de l'UNESCO et présenter un projet qui a toutes les chances d'être retenu.
Une fois, le dossier achevé, la candidature est adressée par le comité MAB et la délégation de la France à l’UNESCO. 

 

 

 

 

 

La désignation

La désignation intervient après l'examen du dossier par deux instances : le comité consultatif international des Réserves de biosphère, qui donnt un avis sur le dossier. Celui-c est ensuite examiné par le Conseil international de Coordination du MAB, qui l'approuve formellement lors de ses sessions annuelles. La désignation donne lieu à la production d'un certificat signé par la Directrice générale de l'Unesco. La remise officielle est l'occasion d'une cérémonie et d'une fête. Cette reconnaissance, élément de fierté, couronne un long travail de préparation et concrétise de nouvelles responsabilités associées à l'inclusion dans un réseau mondial de l'Unesco.

Une démarche de concertation modèle : les Gorges du Gardon

Le Syndicat mixte des Gorges du Gardon, porteur d’un projet de Réserve de biosphère, a demandé l'appui du MAB France pour impliquer les acteurs économiques et la population dans l'élaboration du projet. Un éventail de démarches participatives a ainsi été mis en œuvre.

 

  • Une réunion entre le MAB et les techniciens du syndicat, pour clarifier les tenants et aboutissants d’une désignation en Réserve de biosphère, puis partager les représentations du territoire et de cette structure par les membres de l’équipe même.
  • Une réunion publique d’échanges et d’information sur le MAB et le réseau mondial des Réserves de biosphère dans chacune des communes de la zone pressentie, en présence de personnes de Réserve de biosphère existantes ou du MAB France, venues témoigner de leurs expériences.
  • Une série de réunions chez l’habitant organisées par des volontaires, pour discuter plus librement, dans un cadre convivial, du projet de Réserve de biosphère.
  • Une démarche collective de caractérisation de l’identité du territoire, d’identification des tendances d’évolution, de clarification et de partage des enjeux et actions à entreprendre selon la méthode "Town Hall meeting », avec une centaine d’acteurs du territoire.
  • Des ateliers de co-construction d’une représentation partagée des principaux enjeux, avec les acteurs concernés.
  • Un atelier pour clarifier l’état des connaissances sur ces enjeux et sélectionner les actions pertinentes de recherche, de développement, de conservation, de sensibilisation ou de mise en place de programmes pédagogiques.
  • Une ultime séance de travail pour préciser le zonage de la Réserve de biosphère et les modalités de sa gouvernance.
  • Enfin, une réunion publique finale d’information

Lire le compte-rendu de la réunion de concertation organisée en amont de la création de la Réserve de biosphère des gorges du Gardon : Gardon.pdf 

Un exemple de candidature :  La Martinique 

L’association Martinique Réserve de biosphère met en place la candidature de la Martinique au titre de Réserve de biosphère auprès de l’UNESCO .

L’association Martinique Réserve de biosphère met en place la candidature de la Martinique au titre de Réserve de biosphère auprès de l’UNESCO .
Un site dédié a été créé : Martinique Biosphère, où sont détaillées les différentes étapes de la construction du projet : la constitution de l'association en juin 2017, qui réunit les partenaires et parties prenantes du territoire ainsi que les comptes-rendus des nombreuses réunions citoyennes organisées dans les communes pour co-construire le projet.

De courtes vidéos réalisées lors de ces réunions laissent la parole aux participants:

Et aux Maires des communes voir la vidéo