Les paysages des îles Ouessant, Molène et Sein sont remarquables et fragiles. Ils sont susceptibles de se dégrader rapidement en cas notamment de sur-fréquentation, par les piétons, les vélos, voire les véhicules pour Ouessant. En effet, certains secteurs très exposés sont particulièrement vulnérables de par la végétation très rase et fragile qui les caractérise, en particulier sur les pointes et au bord des falaises. Par ailleurs, la dégradation de la végétation peut accentuer localement les effets de l’érosion naturelle auxquelles les îles sont particulièrement exposées.

Une première étude a été menée sur Ouessant et Molène pour identifier les secteurs les plus vulnérables ou localement dégradés et proposer des aménagements légers : routes et chemins à restaurer ou à fermer si trop dégradés, chemins à garder exclusivement pour les piétons ou vélos, secteurs dangereux à sécuriser, points de vue à valoriser… Sur Ouessant, sept sites emblématiques ont été retenus pour réaliser ces aménagements : Point de Pern, Pors doun, Kadoran, Calgrac’h, Porsgwenn, Pen A Roc’h et Pen Arland. Des ateliers ont été menés avec les habitants pour prendre en compte leurs avis et idées sur les aménagements à réaliser. Sur Molène, trois sites ont été retenus : le panorama de Notre Dame de Bon retour, le sud de l’impluvium et le site archéologique. L’année 2017 a été l’occasion de nombreux allers-retours entre les élus, le Parc et le paysagiste pour ajuster et calibrer les projets en fonction des différents retours. L’année 2018 sera consacrée aux réunions d’information pour le public et à l’élaboration des dossiers administratifs et financiers, pour un démarrage des travaux prévus à la fin de l’année.

Ces aménagement s’inscrivent plus globalement dans la cadre de plans de gestion qui rassemblent toutes les actions menées sur ces îles visant à préserver et mettre en valeur les paysages, le patrimoine naturel et le petit patrimoine bâti. Ces plans de gestion sont déclinés annuellement en plans d’action opérationnels, et font l’objet d'une validation et de discussions régulières au sein des Comités de gestion (un par île), qui rassemblent autour de la table les gestionnaires, scientifiques, naturalistes, élus, représentants institutionnels et acteurs socio-économiques.  Ces comités constituent un lieu d’échange et de partage des informations relatives aux suivis et études réalisées, aux actions de gestion menées, aux attentes des élus ou des acteurs locaux, pour une gestion intégrée et concertée des espaces naturels et paysages insulaires.

Exemple d’aménagement proposé à la pointe de Pern à Ouessant : arrêt des véhicules et vélos plus en amont, et canalisation des piétons, pour une restauration de la végétation à la pointe.