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Trois questions à Luc Barbier, coordinateur de la Réserve de biosphère du marais Audomarois

Comment est né le projet ?

En 2014, la toute jeune Réserve de biosphère de Brighton and Lewes nous a contactés pour travailler sur un partenariat transmanche, échanges attendus par l’UNESCO dans le cadre du programme MAB. Nous avons ensuite cherché d’autres partenaires et il s’est avéré que le périmètre du programme incluait en tout quatre Réserves de biosphère : les Réserves de biosphère de Brighton et du North-Devon, en Angleterre, ainsi que celles des îles et de la mer d’Iroise et du marais Audomarois, en France.
Cela nous a donc paru évident que ce futur partenariat France-Angleterre soit porté par ces territoires spécifiques, dédiés aux relations Homme-nature. En quatre années de préparation, de nombreuses rencontres nous ont permis de mieux nous connaître et de voir se dessiner les premiers traits d’un projet partagé.

Quels sont les principaux objectifs de ce programme ?

Ces quatre territoires sont fortement fréquentés et à eux-seuls pourraient recevoir plus de 20 millions de visiteurs par an. Cette fréquentation n’est pas sans conséquences sur les milieux qui sont le premier facteur de l’attractivité touristique. Il a donc été décidé de travailler sur un projet commun de valorisation des territoires, qui soit socialement et économiquement viable et qui n’altère pas les patrimoines naturels et culturels de ces derniers. D’où le nom du projet : Tourisme patrimonial bio-culturel – BCHT (Bio Cultural Heritage and Tourism). Derrière ce concept, trois volontés :

  • La première vise à préserver les sites naturels en améliorant la gestion des flux touristiques dans l’espace et le temps.
  • La deuxième souhaite augmenter les revenus liés au tourisme et expérimenter des outils de réinvestissement pour viabiliser la démarche.
  • La troisième vise à sauvegarder le patrimoine, le savoir-faire et le cadre de vie des Réserves en proposant aux visiteurs de contribuer à cette sauvegarde.

Quelles innovations sont attendues ?

Par-delà les différentes actions menées par les quatre Réserves de biosphère, ce qui compte dans cette expérimentation, ce sont les méthodes partagées pour réduire l’impact du tourisme sur les espaces naturels, mobiliser les professionnels du tourisme et concevoir une offre originale qui fasse de ces territoires « Man & Biosphere » des destinations privilégiées. Chaque expérience qui en sera tirée, chaque outil testé, seront relayés ensuite via les réseaux des partenaires pour ensuite être reproduits. Pour réussir la mise en place de ce nouveau modèle de développement touristique, l’Université d’Exeter et Pas-de-Calais tourisme apporteront leurs expertises et compétences au projet. Enfin la principale production collective consistera en la rédaction d’une notice méthodologique sur la réalisation d’un Schéma d’Aménagement et d’Interprétation. Il s’agit en fait de mettre à jour les guides méthodologiques rédigés dans les années 1990 et non actualisés depuis 2000.

Plus d’informations :

  • cf document joint

Cette expérimentation est prévue pour une durée de trois ans, d’un montant total de 4,2 millions d’euros et sollicite 69% de FEDER (soit 2,8 millions d’euros).

Juin - 2018