New

La 15e Conférence des Parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre 2022. A l’occasion de ce grand rassemblement international qui devait venir au secours de la biodiversité, plusieurs représentants du réseau des jeunes du MAB ont été invités à venir porter la voix de leur génération.

La France a pu compter sur la participation de Coralie Balmy, l’une des membres fondatrices de l’Association Martinique Biosphère et très engagée sur l’île pour transmettre un message de réconciliation entre les humains et la nature, et en particulier avec la mer.

Julie Safourcade, membre active de l’association Co’MAB était également présente pendant cette quinzaine. Voici son témoignage :

« Avec plus de 300 jeunes de presque toutes les nationalités représentées, j’ai eu la chance de participer à la COP15 à Montréal avec le Global Youth Biodiversity Network (GYBN). GYBN est l’organisme représentant officiellement les jeunes aux conférences mondiales. Je remercie encore le secrétariat MAB de l’UNESCO et GYBN de m’avoir donné cette opportunité.

L’objectif central de cette COP était de finaliser et d’adopter le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 par les 196 parties de la Convention sur la Diversité Biologique. En effet, il représentait un enjeu majeur car il devait être suffisamment ambitieux afin de contribuer à la vision à 2050 de vivre en harmonie avec la nature et stopper et renverser le déclin de la biodiversité.

Malheureusement, aucun chef.fe d’état n’était présent sur place et sa couverture médiatique est restée très faible en comparaison à la COP pour le climat. Pourtant les deux sont tout autant importantes l’une que l’autre…

Pour la jeunesse, la COP est un lieu idéal pour réseauter. Nous avons pu être réellement acteurs même si l’on ne prenait pas part aux négociations. En effet, par exemple, en tant que membre de la délégation francophone, j’ai présenté un side-event sur le greenswhashing et les industriels. Nous avons aussi profité de cet évènement pour amorcer la création d’un chapitre GYBN France et prendre contact avec les membres officiels de la délégation française pour être mieux intégrer dans les prises de décisions comme partie prenante et ainsi travailler ensemble à une mise en œuvre du cadre à l’échelle nationale. Avec la délégation des MAB Youth, nous avons organisé 2 ateliers pour discuter de ce que l’on doit faire des 70% restant en référence à l’objectif des 30% d’aires protégées, et sur l’autonomisation des femmes dans la sauvegarde de la biodiversité. J’ai pu assister aux négociations et à de nombreux autres évènements parmi les 300 side-events et plus qui se sont déroulés durant la COP. Par exemple, il y a eu la grande marche pour le vivant pour la sauvegarde du vivant.

Les efforts des jeunes à travers GYBN ont contribué à une reconnaissance sans précédent de l’équité intergénérationnelle, de la participation des jeunes, de l’éducation transformative et des approches basées sur les droits comme voies pour lutter contre la perte de biodiversité au sein du cadre général même si c’est un cadre assez ambitieux sur certains points, ce n’est pas suffisant car le texte reste non contraignant avec des zones d’ombres. Toutefois, rien n'est joué. Le succès dépendra de comment les pays respectent leurs engagements et développent les bons outils pour une mise en œuvre efficace en respectant les droits humains.

Pour finir, cette expérience a été pour moi très enrichissante, en particulier la rencontre de jeunes très motivés et au parcours inspirant venant des 4 coins du monde et des organisations représentées à la COP. Ces supers rencontres professionnelles qui j’espère dureront dans le temps et feront émerger de vraies collaborations et projets. »

Janvier - 2023